Suite...,
L'Esprit est partout |
Nous passons toujours un pont |
La Lumière toujours |
Etre là quoi qu'il arrive |
Le vendredi 6 juin 2008, je rentre chez moi en
fin d’après-midi. Sur mon répondeur, j’entends le message
de madame Metshu qui annonce le décès de son mari, Frédérick, survenu au cours de la
nuit.
Frédérick, mort ! Stupeur ! Sanglots !
La douleur s’installe dans tout mon être. Soudainement,
le décès de Frédérick me rappelle toutes les morts de ma famille, en particulier celle de mon grand-père, Léon, quand j’avais deux ans, et une autre, dont je vais prendre conscience beaucoup plus tard et qui a conditionné ma vie jusqu’en 2008.
Ce 6
juin restera pour toujours dans ma mémoire. Comme une pierre blanche, il marque à la fois la disparition
de Frédérick et le début d’une
gigantesque reconquête de ma famille.
C’est le choc, le puits profond de la
détresse qui remonte, qui explose de toutes parts, c’est l’éclatement d’un
trop-plein de souffrance.
Et le souvenir vivace de la mort de mon
« grand-père », Léon, se faufile dans la peine
causée par la mort du mari de madame Metshu.
Cette peine que je porte depuis cinquante ans m’envahit alors avec
violence.
Sortir ce chagrin, écrire, oui, dire le chemin qui
va au cœur de soi, de chaque homme connu, aimé, proche
de la famille ou ami.
Que de regards, que de rencontres… Et
là ! Je sais !
Je sais le long chemin que prend l’âme, le long savoir de la mémoire qui
apprend à marcher vers son centre. Un seul mot, un seul,
peut révéler tout un enseignement de la mort d’un être cher. Et raviver la brûlure de perdre un grand-père, un ami, un
homme, chaque homme de sa vie, dans sa vie.
Et j’ai écrit
À un ami
décédé. Et à mon grand-père
À
Frédérick, à Léon,
À toi si
humain
À
toi si homme
À toi si
proche
À toi si
valeureux
À toi qui
cours dans les prairies
À toi qui
humes le vent de la liberté
À toi qui
écoutes la famille
À toi au
regard profond
À toi au
beau visage
À toi
grand homme des animaux
À toi
grand chasseur d’amour
Tu
es arrivé à St-Richelieu, à St-Germain
de Tallevende...
et
là, ton chemin s’est arrêté
Le
vent t’a poussé jusqu’à ce village, à cette maison
Et
là, la leçon de vie est dans
Ta
beauté
Ton
honneur
Ton
regard
Ta
prestance
Ta
délicatesse
Merci
Frédérick, Léon,
pour la profondeur de ton regard
Merci
Frédérick, Léon, pour chaque geste
Merci
Frédérick, Léon,
pour chaque parole
Merci
Frédérick, Léon, pour chaque pas
Merci
Frédérick, Léon, pour chaque repas
Merci
Frédérick, Léon,
pour les conseils
Merci
Frédérick, Léon, pour le son de ta voix
Merci
Frédérick, Léon, pour ta vie
Merci
Frédérick, Léon, pour ton amour
Merci
Frédérick, Léon, de ton passage
Merci
Frédérick, Léon,
pour mon passage dans ta vie
Bien
à toi dans la Lumière et la Conscience d’Amour
Au
revoir
Patricia
Renault
Puis, je me souviens que Frédérick avait écrit ceci :
« Mourir est bien peu de chose quand on continue de vivre dans le cœur
des autres.
Avec l’amour et l’amitié, tout est possible. »
— Frédérick J. Majka, décédé le 6
juin 2008.
Ensuite,
j’ai écrit à madame Metshu, sa femme, à ma grand-mère, et à toutes les femmes qui pleurent la perte
de leur homme, mari, père, grand-père, frère,
jumeau, enfant.
La perte de
l’amour d’un homme, de cet homme qui ajoute à la
vie, à sa vie.
À sa
femme,
Que
l’amour donné et reçu s’épanouisse et soit doux
Que
l’amour partagé donne la sérénité et la vérité
Que
l’amour entré y demeure
Que
la chaleur d’être illumine chaque jour
Que
la nuit apporte la douceur d’être
Que
le temps d’aimer soit éternel
Que
le temps soit empreinte et joyeux
Que
l’espace soit mouvement et caresse
Que
l’espace et le temps s’accordent en une musique pétillante,
Crépitent comme le feu du foyer
Que
la vie reprenne son cours
Orage
de la vie tu me surprends et m’entraînes en un lieu
Où présent, passé, avenir sont uniques,
unis, et là…
Tu
es là.
Bien
à vous,
De
tout cœur,
Patricia
Renault
Le
10 juin 2008
St-Richelieu
A suivre...,